Par un converti de l’islam au Christ.
Bien trop souvent, nous voyons des chrétiens qui annoncent le Christ auprès de personnes musulmanes comme ils le feraient auprès de personnes d’autres confessions, voire athées.
En 2003, Saint Jean-Paul II exhortait dans Ecclesia in Europa n°57 : “Il est nécessaire de préparer convenablement les chrétiens qui vivent au contact quotidien des musulmans à connaître l’islam de manière objective et à savoir s’y confronter; une telle préparation doit concerner en particulier les séminaristes, les prêtres et tous les agents pastoraux.”
L’Église propose de plus en plus de formations sur l’islam. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il faut aller en profondeur pour comprendre l’islam et il y a encore de nombreuses incompréhension et “incidents diplomatiques”.
Pourquoi ? Parce que pour dialoguer avec quelqu’un, il faut parler la même langue que lui. Or, il se trouve que l’islam utilise une terminologie et une logique qui peut ressembler de prime abord à la terminologie chrétienne et qui pourtant ne l’est pas.
Par exemple la notion de “prophète”. Dans le christianisme, c’est une personne inspirée qui parle au nom de Dieu. Tout chrétien baptisé est appelé à devenir “prophète” lorsqu’il accepte de témoigner de sa foi autour de lui. Cependant, en islam, le terme de “prophète”, bien qu’incluant cette notion de “porte-parole” de Dieu, inclut également la notion de personne révélant une législation divine, car le prophète est la seconde personne après Dieu. Et surtout, l’islam considère Muhammad comme le dernier prophète, celui qui vient rétablir le message de Dieu.
Quelqu’un ne prêtant pas attention à ces différences peut facilement causer une incompréhension dans le dialogue.
L’islam est une religion mêlant intrinsèquement politique, spiritualité et bien souvent identité. Il faut bien le prendre en compte quand on parle d’islam, sinon nous risquons de nous aventurer sur un terrain glissant.
Si nous ne comprenons pas l’islam, sa civilisation et son histoire, nous ne pourrons pas entamer de dialogue. Car un musulman pratiquant va généralement vouloir débattre à grands coups de versets, de hadiths, … lancer des piques ça et là par rapport à la foi chrétienne et les conflits politiques.
Pourtant, ce dialogue est primordial en France aujourd’hui.
Nous ne pourrons pas continuer à dialoguer en nous contentant de simplement connaître quelques lieux communs souvent erronés concernant l’islam.
