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La mission de l’Eglise en contexte interreligieux

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Sommaire

Textes catholiques de référence sur le dialogue et sur l’annonce par le Service National pour les Relations avec les Musulmans

Le pluralisme des religions

Nostra Aetate (1965) : « Ce qui est vrai et saint dans ces religions »
1- « Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes, et aussi entre les peuples, elle examine ici d’abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée. (…) Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd’hui, agitent profondément le cœur humain.
2 – L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes.
Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est «la voie, la vérité et la vie» (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. »

Redemptoris Missio (Jean.-Paul II – 1990) : « l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au Mystère pascal » (Gaudium et Spes 22.5)
28 – « L’Esprit se manifeste d’une manière particulière dans l’Eglise et dans ses membres; cependant sa présence et son action sont universelles, sans limites d’espace ou de temps. Le Concile Vatican II rappelle l’œuvre de l’Esprit dans le cœur de tout homme, par les « semences du Verbe », dans les actions même religieuses, dans les efforts de l’activité humaine qui tendent vers la vérité, vers le bien, vers Dieu. L’Esprit offre à l’homme « lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation »; par l’Esprit, « l’homme parvient, dans la foi, à contempler et à goûter le mystère de la volonté divine »; et «nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au Mystère pascal» (Gaudium et Spes 22.5). Dans tous les cas, l’Eglise sait que « l’homme, sans cesse sollicité par l’Esprit de Dieu, ne sera jamais tout à fait indifférent au problème religieux » et qu’il «voudra toujours connaître, ne serait-ce que confusément, la signification de sa vie, de ses activités et de sa mort ». L’Esprit est donc à l’origine même de l’interrogation existentielle et religieuse de l’homme qui ne naît pas seulement de conditions contingentes mais aussi de la structure même de son être. La présence et l’activité de l’Esprit ne concernent pas seulement les individus, mais la société et l’histoire, les peuples, les cultures, les religions. En effet, l’Esprit se trouve à l’origine des idéaux nobles et des initiatives bonnes de l’humanité en marche: «Par une providence admirable, il conduit le cours des temps et rénove la face de la terre ». Le Christ ressuscité «agit désormais dans le cœur des hommes par la puissance de son Esprit; il n’y suscite pas seulement le désir du siècle à venir, mais, par là même, anime aussi, purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière». C’est encore l’Esprit qui répand les «semences du Verbe», présentes dans les rites et les cultures, et les prépare à leur maturation dans le Christ.

29 – Ainsi l’Esprit, qui « souffle où il veut » (Jn 3, 8) et qui « était déjà à l’œuvre avant la glorification du Christ», lui qui «remplit le monde et qui, tenant unies toutes choses, a connaissance de chaque mot» (Sg 1, 7), nous invite à élargir notre regard pour contempler son action présente en tout temps et en tout lieu. Moi-même, j’ai souvent renouvelé cette invitation et cela m’a guidé dans mes rencontres avec les peuples les plus divers. Les rapports de l’Eglise avec les autres religions sont inspirés par un double respect : « Respect pour l’homme dans sa quête de réponses aux questions les plus profondes de sa vie, et respect pour l’action de l’Esprit dans l’homme ». La rencontre inter-religieuse d’Assise, si l’on écarte toute interprétation équivoque, a été l’occasion de redire ma conviction que « toute prière authentique est suscitée par l’Esprit Saint, qui est mystérieusement présent dans le cœur de tout homme ».
Ce même Esprit a agi dans l’Incarnation, dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, et il agit dans l’Eglise. Il ne se substitue donc pas au Christ, et il ne remplit pas une sorte de vide, comme, suivant une hypothèse parfois avancée, il en existerait entre le Christ et le Logos. Ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions, remplit une fonction de préparation évangélique et cela ne peut pas être sans relation au Christ, le Verbe fait chair par l’action de l’Esprit, « afin que, homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule toutes choses en lui ». L’action universelle de l’Esprit n’est pas à séparer de l’action particulière qu’il mène dans le corps du Christ qu’est l’Eglise. En effet, c’est toujours l’Esprit qui agit quand il vivifie l’Eglise et la pousse à annoncer le Christ, ou quand il répand et fait croître ses dons en tous les hommes et en tous les peuples, amenant l’Eglise à les découvrir, à les promouvoir et à les recevoir par le dialogue. Il faut accueillir toutes les formes de la présence de l’Esprit avec respect et reconnaissance, mais le discernement revient à l’Eglise à laquelle le Christ a donné son Esprit pour la mener vers la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13). »

Document sur la fraternité humaine (Pape François & Cheikh A. Al-Tayeb, Abu Dhabi, 2019) : « les diversités des religions sont une sage volonté divine… »
« La liberté est un droit de toute personne : chacun jouit de la liberté de croyance, de pensée,
d’expression et d’action. Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents ».

L’Eglise et les musulmans

Nostra Aetate (Déclaration Concile Vatican II, 1965) :
N°3 – « L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et
subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa Mère virginale, Marie, et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous les hommes après les avoir ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne.
Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre
les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer
sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ».

Le dialogue et le précepte missionnaire

Ecclesiam Suam (Paul VI, 6 août 1964) : « colloquium salutis (Le dialogue de Salut) ».
66 – « Nous le savons bien : « Allez donc, enseignez toutes les nations » (Mt., 28, 19) est l’ultime
commandement du Christ à ses apôtres. Ceux-ci définissent leur indéclinable mission par le nom même d’apôtres. A propos de cette impulsion intérieure de charité qui tend à se traduire en un don extérieur, Nous emploierons le nom, devenu aujourd’hui usuel, de dialogue. »
70 – […] Avant même de convertir le monde, mieux, pour le convertir, il faut l’approcher et lui parler.
72 – « voici l’origine transcendante du dialogue. Elle se trouve dans l’intention même de Dieu. La religion est de sa nature un rapport entre Dieu et l’homme. La prière exprime en dialogue ce rapport. La Révélation, qui est la relation surnaturelle que Dieu lui-même a pris l’initiative d’instaurer avec l’humanité, peut être représenté comme un dialogue dans lequel le Verbe de Dieu s’exprime par l’Incarnation, et ensuite par l’Evangile. Le colloque paternel et saint, interrompu entre Dieu et l’homme à cause du péché originel, est merveilleusement repris dans le cours de l’histoire. L’histoire du salut raconte précisément ce dialogue long et divers qui part de Dieu et noue avec l’homme une conversation variée et étonnante.
C’est dans cette conversation du Christ avec les hommes (cf. Bar., 3, 38) que Dieu laisse comprendre quelque chose de lui-même, le mystère de sa vie, strictement une dans son essence, trine dans les Personnes ; c’est là qu’il dit finalement comment il veut être connu : il est Amour… »
73 – Il faut que nous ayons toujours présent cet ineffable et réel rapport de dialogue offert et établi avec nous par Dieu le Père, par la médiation du Christ dans l’Esprit-Saint, pour comprendre quel rapport nous, c’est-à-dire l’Eglise, nous devons chercher à instaurer et à promouvoir avec l’humanité.
74 – Le dialogue du salut fut inauguré spontanément par l’initiative divine : « C’est lui (Dieu) qui nous a aimés le premier » (1 Jn, 4, 19) ; il nous appartiendra de prendre à notre tour l’initiative pour étendre aux hommes ce dialogue, sans attendre d’y être appelés.
90 – Jusqu’à quel point l’Église doit-elle se conformer aux circonstances historiques et locales dans lesquelles elle déploie sa mission ? Comment doit-elle se prémunir contre le danger d’un relativisme qui entamerait sa fidélité au dogme et à la morale ? […] On ne sauve pas le monde du dehors ; il faut, comme le Verbe de Dieu qui s’est fait homme, assimiler, en une certaine mesure, les formes de vie de ceux à qui on veut porter le message du Christ ; […] Il faut, avant même de parler, écouter la voix et plus encore le cœur de l’homme ; le comprendre et, autant que possible, le respecter et, là où il le mérite, aller dans son sens. Il faut se faire les frères des hommes du fait même qu’on veut être leurs pasteurs, leurs pères et leurs maîtres. Le climat du dialogue, c’est l’amitié. Bien mieux, le service. […]
91 – (…) L’art de l’apôtre est plein de risques. La préoccupation d’approcher nos frères ne doit pas se traduire par une atténuation, par une diminution de la vérité. Notre dialogue ne peut être une faiblesse vis-à-vis des engagements de notre foi. […] L’irénisme et le syncrétisme sont, au fond, des formes de scepticisme envers la force et le contenu de la Parole de Dieu que nous voulons prêcher. »

Réflexions et orientations concernant le Dialogue et la Mission (Secrétariat pour les non-chrétiens, 1984) : « une mission imprégnée de l’esprit du dialogue ».
29 – « Le dialogue est avant tout un style d’action, une attitude et un esprit qui inspirent le
comportement. Il comporte attention, respect et accueil de l’autre, à qui on laisse l’espace nécessaire à son identité, à son expression propre et à ses valeurs. Un tel dialogue est la norme et le style indispensables de toute mission chrétienne et de chacune de ses formes, qu’il s’agisse de la simple présence et du témoignage, ou du service ou d’annonce directe (CJC 787,1). Une mission qui ne serait pas imprégnée de l’esprit du dialogue serait contraire aux exigences de la nature humaine et aux enseignements de l’Evangile ».

Redemptoris Missio (J.-Paul II – 1990) : «l’Eglise entend découvrir les « semences du Verbe».
8 – « la foi exige la libre adhésion de l’homme, mais elle doit être proposée parce que les multitudes ont le droit de connaître la richesse du mystère du Christ… ».
55 – « dialogue et annonce ne sont ni contradictoires, ni équivalents, ni interchangeables. »
57 – « tous les fidèles et toutes les communautés chrétiennes sont appelés à pratiquer le dialogue, même si ce n’est pas au même niveau et sous des modalités identiques ».
56 – « Le dialogue n’est pas la conséquence d’une stratégie ou d’un intérêt (…): il est demandé par le profond respect qu’on doit avoir envers tout ce que l’Esprit, qui «souffle où il veut», a opéré en l’homme.
Grâce au dialogue, l’Eglise entend découvrir les « semences du Verbe », les « rayons de la vérité qui illumine tous les hommes », semences et rayons qui se trouvent dans les personnes et dans les traditions religieuses de l’humanité. Le dialogue est fondé sur l’espérance et la charité, et il portera des fruits dans l’Esprit. Les autres religions constituent un défi positif pour l’Eglise d’aujourd’hui ; en effet, elles l’incitent à découvrir et à reconnaître les signes de la présence du Christ et de l’action de l’Esprit, et aussi à approfondir son identité et à témoigner de l’intégrité de la Révélation dont elle est dépositaire pour le bien de tous. »
56 – (suite) « On voit par là quel esprit doit animer ce dialogue dans le contexte de la mission.
L’interlocuteur doit être cohérent avec ses traditions et ses convictions religieuses et ouvert à celles de l’autre pour les comprendre, sans dissimulation ni fermeture, mais dans la vérité, l’humilité, la loyauté, en sachant bien que le dialogue peut être une source d’enrichissement pour chacun. Il ne doit y avoir ni capitulation, ni irénisme, mais témoignage réciproque en vue d’un progrès des uns et des autres sur le chemin de la recherche et de l’expérience religieuses et aussi en vue de surmonter les préjugés, l’intolérance et les malentendus. Le dialogue tend à la purification et à la conversion intérieure qui, si elles se font dans la docilité à l’Esprit, seront spirituellement fructueuses ».

Dialogue et Annonce (Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et Congrégation pour
l’évangélisation des peuples, 1991) : « Il n’y a qu’un plan divin de salut »
4.3 – « La pratique du dialogue suscite certains problèmes dans l’esprit de beaucoup. Il y a ceux qui sembleraient penser de façon erronée que, dans la mission actuelle de l’Église, le dialogue devrait tout simplement remplacer l’annonce. A l’opposé, d’autres n’arrivent pas à comprendre la valeur du dialogue interreligieux. D’autres encore sont perplexes et s’interrogent : si le dialogue interreligieux est devenu tellement important, l’annonce du message évangélique a-t-elle perdu son urgence ? »
7 – (…) il est sans doute utile de préciser d’abord le sens des mots-clés… :
8 – L’évangélisation : Le terme mission évangélisatrice, ou plus simplement évangélisation, se réfère à la mission de l’Église dans son ensemble. Dans l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, le terme «évangélisation» est utilisé de différentes manières. Il signifie «porter la Bonne Nouvelle à toute l’humanité et, par son impact, transformer du dedans, rendre neuve l’humanité elle-même» (Evangelii nuntiandi, 18). Ainsi, par l’évangélisation, l’Eglise «cherche à convertir, par la seule énergie divine du Message qu’elle annonce, les consciences personnelles et collectives, les activités dans lesquelles les hommes sont engagés, leurs manières de vivre, et les milieux concrets dans lesquels ils vivent» (ibid.).
L’Eglise accomplit sa mission d’évangélisation dans des activités variées. Il y a donc un sens large du concept d’évangélisation. Cependant, dans le même document, évangélisation est aussi pris dans un sens plus spécifique comme «l’annonce claire et sans ambiguïté du Seigneur Jésus» (Evangelii nuntiandi 22).
L’exhortation dit que «cette annonce, kerygma, prédication et catéchèse, occupe une place tellement importante dans l’évangélisation qu’elle en est souvent synonyme; cependant, ce n’est qu’un aspect de l’évangélisation» (ibid.). Dans ce document, le terme mission évangélisatrice est utilisé pour évangélisation au sens large, tandis que le sens plus spécifique est rendu par le terme annonce.
9 – Le Dialogue : Le terme de dialogue peut se comprendre de différentes manières. Premièrement, au niveau purement humain, cela signifie communication réciproque en vue d’un but commun ou, à un niveau encore plus profond d’une communion interpersonnelle. Deuxièmement, le terme de dialogue peut être pris dans le sens d’une attitude de respect et d’amitié, qui imprègne ou devrait imprégner toutes les activités qui constituent la mission évangélisatrice de l’Église. Cela peut être, à juste titre, appelé «l’esprit du dialogue». Troisièmement, dans un contexte de pluralisme religieux, le terme de
dialogue signifie «l’ensemble des rapports interreligieux, positifs et constructifs, avec des personnes et des communautés de diverses croyances, afin d’apprendre à se connaître et à s’enrichir les uns les autres» (Dialogue et mission, 3), tout en obéissant à la vérité et en respectant la liberté de chacun. Il implique à la fois le témoignage et l’approfondissement des convictions religieuses respectives. C’est dans ce troisième sens que le présent document utilise le terme de dialogue comme étant l’un des éléments intégrants de la mission évangélisatrice de l’Église.
10 – L’annonce : Le terme d’annonce signifie la communication du message évangélique, le mystère du salut réalisé pour tous par Dieu en Jésus Christ avec la puissance de l’Esprit Saint. C’est une invitation à un engagement de foi en Jésus Christ, une invitation à entrer par le baptême dans la communauté des croyants qu’est l’Eglise. Cette annonce peut se faire sous forme solennelle et publique, comme ce fut le cas au jour de la Pentecôte (cf. Ac 2, 5-41), ou bien sous forme de simple conversation privée (cf. Ac 8, 30-38). Elle conduit tout naturellement à une catéchèse qui tend à approfondir cette foi. L’annonce est le fondement, le centre et le sommet de l’évangélisation (cf. Evangelii nuntiandi, 27).
11 – La conversion : L’idée de conversion inclut toujours un mouvement de tout l’être vers Dieu, «le retour d’un cœur humble et contrit à Dieu, avec le désir de lui soumettre plus pleinement sa propre vie» (Dialogue et mission, 37). D’autre part, le terme de conversion peut aussi se référer de manière plus spécifique à un changement d’adhésion religieuse et, plus particulièrement, au fait d’embrasser la foi chrétienne. Le sens du terme conversion utilisé dans ce document dépendra du contexte auquel il se réfère.
28 – Il n’y a qu’un plan divin de salut, ayant son centre en Jésus Christ qui, dans son Incarnation, «s’est uni lui-même, d’une certaine manière, à chaque homme» (Redemptor hominis13; Gaudium & spes 22.2)
29 – Il découle de ce mystère d’unité que tous ceux et celles qui sont sauvés participent, bien que différemment, au même mystère de salut en Jésus Christ par son Esprit. Les chrétiens en sont bien conscients, grâce à leur foi, tandis que les autres demeurent inconscients du fait que Jésus Christ est la source de leur salut. Le mystère du salut les atteint, néanmoins, par des voies connues de Dieu seul, grâce à l’action invisible de l’Esprit du Christ. Concrètement, c’est dans la pratique sincère de ce qui est bon dans leurs traditions religieuses et en suivant les directives de leur conscience, que les membres des autres religions répondent positivement à l’appel de Dieu et reçoivent le salut en Jésus Christ, même s’ils ne le reconnaissent et ne le confessent pas comme leur Sauveur (cf. Ad gentes, 3, 9, 11). »

Benoît XVI – Aparecida/ 2007 : « L’Eglise ne fait pas de prosélytisme ».
6 « L’Eglise se sent disciple et missionnaire de cet Amour : missionnaire uniquement en tant que disciple, c’est-à-dire capable de se laisser toujours attirer avec un émerveillement renouvelé par Dieu qui nous a aimés et nous aime le premier (cf. 1 Jn 4, 10). L’Eglise ne fait pas de prosélytisme. Elle se développe plutôt par “attraction”: comme le Christ “attire chacun à lui” par la force de son amour, qui a culminé dans le sacrifice de la Croix (…) ».

Fratelli Tutti (Pape François, 2020) : « que serait le monde sans ce dialogue… »
198 – « Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’. Pour nous rencontrer et nous entraider, nous avons besoin de dialoguer. Il est inutile de dire à quoi sert le dialogue. Il suffit d’imaginer ce que serait le monde sans ce dialogue patient de tant de personnes généreuses qui ont maintenu unies familles et communautés. Le dialogue persévérant et courageux ne fait pas la une comme les désaccords et les conflits, mais il aide discrètement le monde à mieux vivre, beaucoup plus que nous ne pouvons imaginer »