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Evangélisation : que dit le Magistère de l’Église catholique

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Mission : que nous dit le magistère de l’Eglise Catholique ?

L’annonce de la bonne nouvelle est une des missions fondamentales que le Christ a confié à son Eglise : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28 19-20).

En ce sens, les chrétiens sont encouragés à l’évangélisation par le magistère des différents papes.

La constitution dogmatique Lumen gentium[1], comme texte majeur du concile Vatican II, affirme explicitement le caractère missionnaire de l’Église. Il découle des paroles du Christ lui-même qui envoie ses apôtres auprès des nations, pour les baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Ainsi, l’Eglise poursuit « l’annonce de la vérité du salut […] jusqu’aux extrémités de la terre » et « continue inlassablement à envoyer les hérauts de l’Évangile ».

Ces hérauts, ce sont bien nous les chrétiens, puisque la constitution dogmatique affirme qu’« à tout disciple du Christ incombe pour sa part la charge de l’expansion de la foi ». Cette participation de tous les fidèles est une vision renouvelée de la mission. Longtemps les laïcs l’ont délaissée en la mettant à la charge des clercs missionnaires, envoyés par les congrégations aux confins du monde. La lettre apostolique Maximum illud[2] de Benoît XV en 1917, pourtant annonciatrice d’une nouvelle ère d’évangélisation, envisageait ainsi l’action des fidèles comme un simple « apostolat de la prière ».

Saint Paul VI, dans son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi[3] affirme au contraire que tous les fidèles sont appelés à la mission. Les laïcs, placés au cœur du monde, exercent à ce titre une forme singulière d’évangélisation : celle qui se réalise au milieu du quotidien et des affaires humaines, celle que les bénévoles de Mission Angelus réalisent dans leur quartier et leurs temps de vie courante. Saint Jean-Paul II, dans son encyclique Redemptoris missio[4], le confirme : « une  conscience nouvelle s’affirme, à savoir que la mission concerne tous les chrétiens, tous les diocèses et toutes les paroisses, toutes les institutions et toutes les associations ecclésiales ».

Quelle attitude missionnaire ?

Les différents papes des XXe et XXIe siècles enseignent que la mission est avant tout une aventure de gratuité de l’annonce et de respect des consciences. Le pape Jean-Paul II, sans renoncer au caractère explicite qui doit marquer notre proposition de l’Evangile, explique dans Redemptoris missio : « L’annonce et le témoignage du Christ, quand ils sont faits dans le respect des consciences, ne violent pas la liberté. La foi exige la libre adhésion de l’homme, mais elle doit être proposée parce que les “multitudes ont le droit de connaître la richesse du mystère du Christ”… ».

Le pape François, de son côté, explique bien que l’annonce du Christ n’est pas un prosélytisme, qui mettrait le chrétien dans une position marchande. Liée à la liberté, c’est la gratuité qui anime le comportement du missionnaire : « Et cette vie divine n’est pas un produit à vendre – nous ne faisons pas de prosélytisme – mais il s’agit d’une richesse à donner, à communiquer, à annoncer : voilà le sens de la mission. Nous avons reçu gratuitement ce don et nous le partageons gratuitement («Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » Mt10, 8), sans exclure personne » (Message pour la journée mondiale des missions 2019[5]).

La conversion de nos propres cœurs

Pour l’Eglise, la mission suppose et participe à l’attitude de conversion du missionnaire lui-même. C’est un cadeau immense que le Christ offre à tous ceux qui annoncent son évangile : Il nous invite nous-même à se rapprocher de Lui. Cette démarche de conversion, saint Jean-Paul II nous invite à la suivre, renforçant le sens de notre mission : «  [le converti] serait déçu si, une fois entré dans la communauté ecclésiale, il y trouvait une vie sans ferveur et sans signe de renouvellement. Nous ne pouvons pas prêcher la conversion sans nous convertir nous-mêmes chaque jour » (Redemptoris missio). Le pape François nous y invite également : « une Église en sortie jusqu’aux lointains confins demande une conversion missionnaire constante et permanente » (Message pour la journée mondiale des missions 2019).

La Pentecôte

Enfin, l’action missionnaire ne peut jamais être réalisé à titre individuel. Elle doit toujours l’être à titre collectif, dans une démarche de dévouement filial à l’Eglise. Paul VI nous demande de convertir notre cœur en ce sens, pour l’éloigner des risques de l’orgueil : « évangéliser n’est pour personne un acte individuel et isolé, mais c’est un acte profondément ecclésial » (Evangelii nuntiandi). A travers le missionnaire, c’est l’Eglise qui évangélise, et le Christ qui s’annonce. Chez Mission Angelus, nous voici donc « instruments joyeux », évangélisant dans une démarche filiale « au nom de l’Eglise ».


[1] https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html

[2] https://www.vatican.va/content/benedict-xv/fr/apost_letters/documents/hf_ben xv_apl_19191130_maximum-illud.html

[3] https://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/apost_exhortations/documents/hf_p-vi_exh_19751208_evangelii-nuntiandi.html

[4] https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_07121990_redemptoris-missio.html

[5] https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/missions/documents/papa-francesco_20190609_giornata-missionaria2019.html